Pertes


Accès rapide aux paragraphes :
Premiers rassemblements dans des cimetières locaux
Rassemblement final dans deux nécropoles nationales
Montant global des pertes
Lieux des stèles et monuments
Que retenir ?

Français et Allemands ont subi de grosses pertes au cours de ces quatre semaines de combats. La plupart des morts ont été enterrés sur place, près d’un chemin, dans un jardin, non loin du poste de secours, parfois en forêt, au bord d’un layon, au pied d’un arbre… Certains ont été à demi ensevelis par l’éclatement de bombes ou d’obus à proximité de tranchées, de fossés ou de bâtiments abritant des soldats. Sur toute la ligne de résistance, de Villy à Asfeld, des milliers de tombes étaient ainsi disséminées en divers lieux.

Côté français, la plupart des camarades susceptibles de donner des renseignements étaient prisonniers loin des secteurs de combats. Souvent, on avait eu le temps de creuser une tombe sommaire, avec un casque, un fusil ou un morceau de bois comme signal. Par manque de temps, les derniers tués étaient restés sur place. Les recherches n’étaient donc pas faciles.
Tombes Isolees

Le premier travail fut de rassembler ces corps, ce que firent les troupes allemandes stationnées sur place. Des Français enfermés au camp de Maison Rouge furent réquisitionnés pour mettre des corps dans des « cercueils »( boites en planches) amenés et emmenés par des camions militaires allemands.

Une zone dite ZONE INTERDITE fut instaurée, sans que cela figurât dans les clauses de l’Armistice. Dans les Ardennes, elle s’étendait au nord de la rivière Aisne. A compter du 1er juillet, des postes de contrôle furent mis en place à tous les lieux de passage et des patrouilles surveillaient les passagers clandestins. Les habitants des communes situées dans cette zone ont pu passer en juin. Mais à compter du 1er juillet, ils furent entassés dans deux camps : le camp de TAGNON et le camp de Maison Rouge (près de LE CHESNE)
Côté allemand , un cimetière fut créé entre OCHES et SY pour les morts de l’IR 529 de la seule journée du 9 juin. Il contenait 184 tombes : 12 officiers + 172 sous-officiers et hommes de troupe. Nous en possédons des photos.

Un cimetière fut créé à Inor, ferme de Soiry, avec 318 tombes.
Le cimetière de Rethel a accueilli 1800 corps.
En 1954, la nécropole de NOYERS PONT MAUGIS renfermait 4 880 tués de 1940.
Un vaste cimetière existait à FAUX ; il comptait 1 686 tombes en 1959, lors de son transfert à Noyers.
Cimetiere Faux-Noyers
Côté français , ce fut plus long, plus difficile. La gestion des tombes ne fut pas assurée au début par l’État français ( Pétain) mais par l’administration allemande. ( voir document)

Premiers rassemblements dans des cimetières locaux

La population, des curés, les maires, des personnes de bonne volonté, les troupes allemandes se sont occupés de retrouver les corps et de leur donner une sépulture correcte. Les corps furent rassemblés dans des petits cimetières, tout au long de la ligne de résistance Villy-Asfeld :

  • cimetière des Molières au Mont-dieu, 194 tombes de militaires
  • cimetière de Tannay, 75 tombes * (97?)
  • cimetière des Grandes Armoises, 211 tombes
  • cimetière de Sy, 83 tombes
  • cimetières de La Besace, 184 tombes * (207?)
  • cimetière de Oches, 79 tombes *
  • cimetière des Alleux, 79 tombes *
  • cimetière de Verrière, 42 tombes (54 ? 48 * ?)
  • cimetière de Sommauthe, 107 tombes *
  • cimetière de Saint Pierremont, 114 morts (92 * ?)
  • cimetière de Noirval, 43 tombes *
  • cimetière de Authe, 29 tombes *
  • cimetière de Villy, 183 tombes *
  • cimetière d’Inor, tombes
  • cimetière de Chémery sur Bar, 41 tombes *
  • cimetière de La Berlière, 26 tombes *
  • cimetière d’Attigny, 44 tombes *
  • cimetière de Sainte Vaubourg, 18 tombes *
  • cimetière de Saulces Champenoise, 14 tombes *
  • cimetière de Chuffilly-Roche, 61 tombes *
  • cimetière de Rilly, 24 tombes *
  • cimetière de Semuy, 23 tombes *
  • cimetière de Vaux en Dieulet, 32 tombes * (202 morts)
  • cimetière d’Avaux, 33 tombes *
  • cimetière de Taizy, 38 tombes *
  • cimetière de Nanteuil, 41 tombes *
  • cimetière de Thugny Trugny, 40 tombes *
  • cimetière de Vieux les Asfeld, 45 tombes *
  • cimetière de Brienne sur Aisne, 65 tombes *
  • cimetière de Pargny Resson, 47 tombes *
  • cimetière de Sault les Rethel, 60 tombes *
  • cimetière de Tagnon, 31 tombes *
  • cimetière de Perthes, 73 tombes *
  • cimetière de Saint Loup en Champagne, 88 tombes *
  • cimetière de Grivy Loisy, 23 tombes *
  • cimetière de Vandy, 15 tombes *
  • cimetière de Voncq, 167 tombes (154 * ?)
  • cimetière de Beaumont en Argonne, 429 tombes *
  • cimetière de Yoncq, 44 tombes *
  • cimetière d’Acy Romance, 52 tombes *
  • cimetière d’Avançon, 78 tombes *
  • cimetière de Rethel, 43 tombes *
  • cimetière de Blanzy, 85 tombes *
  • cimetière de Machault, 49 tombes *
  • cimetière de Raucourt, 41 tombes (32 * ?)
  • cimetière de Bulson, 14 tombes *
  • cimetière de Sedan, 33 tombes
  • cimetière de Bouvellemont, 28 tombes *
  • cimetière de La Horgne, 43 tombes * (610 morts !!)
  • cimetière de Mazerny, 51 tombes *
  • cimetière de Le Chesne, 18 tombes *
  • cimetière d’Authe, 29 tombes *
  • cimetière de Brieulles sur Bar, 69 tombes *
  • cimetière d’Imécourt, 71 tombes *
  • cimetière d’Asfeld, 31 tombes *

etc…

* chiffre communiqué par le Service Régional des Anciens Combattants de Metz en 2000
à G. Dardart ( voir p 179- 182 livre ARDENNES 1940 TENIR !)

Cimetieres

Il faut souligner le dévouement de certains personnages parmi d’autres :
– l’abbé Marc HUBERT, curé de Sauville, à compter de mars 1941 : 600 corps traités dont 418 restés là où ils avaient été tués et 94% de corps identifiés (tâche difficile, minutieuse et très pénible)
– du garde-forestier de Sommauthe, Monsieur DIEL, qui a retrouvé et inhumé 130 corps.

Un certain nombre de corps ont été repris par les familles dès qu’elles y ont été autorisées. L’entretien de ces cimetières se faisait par les mairies, la population, les camarades rentrés au foyer.

Rassemblement final dans deux nécropoles nationales

Création de la nécropole française de FLOING
Un regroupement des tombes françaises n’a été organisé qu’en 1962 à FLOING où fut créée une nécropole nationale destinée aux morts de 1940. Il renferme 2 203 corps dont 266 musulmans et 2 israélites.

Cimetière de Floing

Cimetière de Floing

Réaménagement de la nécropole allemande de NOYERS
Côté allemand, la nécropole de Noyers contenait 4 880 tombes en 1954, celles des combattants les plus proches ; un certain nombre de corps avaient été regroupés par l’administration américaine en d’autres lieux : Lommel en Belgique, Fort de Malmaison Aisne (ceux de Brienne sur Aisne), Andilly Meurthe et Moselle pour ceux de Poix Terron et Signy Montlibert. Le regroupement des tombes fut effectué de 1959 à 1966.
Le cimetière militaire de Noyers Pont Maugis fut agrandi, reçut un nouvel aménagement et accueillit les tombes disséminées dans le département : 1800 de Rethel, 1 600 de Faux. Ce nouvel aménagement fut inauguré le 17 septembre 1966. Il contient actuellement 12 788 tombes de la seconde guerre mondiale, en plus des 14 055 de la première guerre mondiale.

Le montant GLOBAL des pertes ?

Les pertes des combats de mai-juin 1940 restent assez mal connues. “Il est impossible de donner un chiffre exact” est-il déclaré lors du colloque du 16/18 novembre 2000 organisé au Mémorial du Maréchal LECLERC de Paris par Mme Levisse Touzé.
Pierre Reconciliation
Il y a les pertes belges, hollandaises, anglaises :
– en Belgique ( capitulation le 25 mai) : 7500 tués
– en Hollande ( capitulation le 15 mai ) : 2 890 tués + 2500 morts civils.
– Le Corps Expéditionnaires anglais compte 3 500 morts, 13 600 blessés, 48 000 disparus ou prisonniers dont 45 000 à Dunkerque.

L’historien Henri Manceau écrivait en juillet 1982 ( revue de l’Automobilisme Ardennais) que les Allemands avouaient avoir eu 12 000 victimes ( morts et blessés) dans le seul secteur de Stonne-Le Mont Dieu-Tannay.
Les pertes françaises sont chiffrées à près de 100 000 morts par le musée de l’Armée. Le Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT) indique 104 000 morts en précisant qu’ aucune étude exhaustive n’a été menée, à la connaissance de ce service. ..” “Aucun chiffre officiel ne semble avoir été publié.”
Un état de 94 203 tués est produit…. ” estimation la plus vraisemblable “ est-il dit.
Le chiffre de 120 000 tués est également avancé, mais en comptabilisant les morts suite à leurs blessures, les décès suite à maladie, accident ou en captivité et les civils morts du fait des opérations militaires.
Un état récapitulatif établi par l’armée le 10 juillet 1942 fait référence à 6 séries de documents donnant :
86 339 tués ( 83 000 de l’armée de terre + 1 569 marins + 1 770 aviateurs).
85 310 écrit H. Amouroux
Amitie
Il faut préciser que les chiffres avancés par les uns et par les autres ne recouvrent pas exactement les mêmes choses :
* tués au combat
* tués au combat + morts suite aux blessures
* tués au combat + morts suite aux blessures+ morts par accident + morts en captivité + civils morts au cours des opérations militaires…..
D’où des différences significatives.

Lieux des stèles et monuments

Ami lecteur, s’il y a un oubli, soyez assez aimable pour me le signaler afin que personne ne soit oublié ! Merci d’avance…(mi.baudier08@gmail.com)

Qui peut accepter de croire que nos soldats ne se sont pas battus en mai-juin 1940 en voyant cette liste de stèles et monuments érigés par leurs camarades rescapés ?

Que retenir ?

=> entre 60 000 et 65 000 militaires français morts au combat entre le 10 mai et le 22 juin.

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Si on s’en tient à ces données, un tiers des pertes allemandes sont le fait de la résistance française entre Villy et Brienne sur Aisne : 4880 enregistrés à Noyers en 1954, 318 à Soiry, 1800 de Rethel et 1686 de Faux transférés après l’agrandissement, soit au total 8684 sur les 27074 de la campagne de France ( sans parler de ceux de Oches, des corps transférés à Andilly, Reillon, Lommel, et de ceux qui ont été ramenés en Allemagne).
Les amicales allemandes sont revenues souvent sur les lieux des combats et sur les tombes de leurs camarades à Villy, Stonne, Voncq, Attigny, Rethel : c’était une reconnaissance de la dureté des combats de mai-juin 1940 ! sinon, pourquoi de tels déplacements ?

PlaqueCathedraleReims

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